Le mardi 6 mai 2023, l’Association Femmes Débats Société recevait Thibault de MONTBRIAL à l’occasion d’un de ses déjeuners mensuels . En l’absence de la Présidente Monique RONZEAU, Catherine DUMAS, Sénateur de Paris qui vient d’intégrer au Sénat la Commission de l’Armement et de la Défense, accueille l’invité en lui présentant brièvement l’Association. Celle-ci regroupe des femmes exerçant des responsabilités dans tous les horizons professionnels et partageant la volonté de s’engager dans le débat public sur les grands enjeux de notre société. Cécile PETIT remercie chaleureusement Thibault de MONTBRIAL de sa présence et l’introduit en soulignant qu’il n’est pas uniquement un professionnel reconnu : c’est avant tout un homme d’action. Sa biographie le prouve : jeune engagé dans un bataillon de parachutistes, puis gradé dans la gendarmerie, c’est un éminent juriste pénaliste en même temps qu’un homme de médias, un auteur, qu’un professeur d’Université. A ces titres s’ajoute celui de membre du conseil scientifique de l’Ecole de Guerre. Il est le fondateur du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure et a écrit deux ouvrages sur ce sujet. Il a figuré enfin parmi les soutiens actifs de Valérie PECRESSE lors de la dernière campagne présidentielle.
C’est bien sûr du retour de la violence dans la résolution des conflits et plus largement dans la société que va traiter l’orateur. Il évoque une société fracturée, perdue dans ses idées, dans la composition de sa population, dans ses repères.
Sur le plan politique, l’élection du Président Macron avait permis de trouver- provisoirement ? – un nouvel équilibre au centre. Chacun peut voir aujourd’hui les limites de l’exercice, comme l’ont montré les récents débats sur la réforme des retraites. En matière de violence, le nombre d’homicides et de tentatives d’homicides a doublé en dix ans. Préfets et procureurs constatent une augmentation de 30% des actes de violence. Au sein de la société, les antagonismes sont omniprésents, les refus d’obtempérer se multiplient, alors que ce n’était pas le cas il y a quelques années seulement. La violence est un problème que les politiques ont du mal à appréhender et à endiguer.
L’orateur exprime ses inquiétudes face à cet état de fait tout en rappelant qu’on a beau être malade, on peut ne pas mourir. A une condition, disait PEGUY, « dire ce que l’on voit, mais voir ce que l’on voit’ ». Autrement dit : ne pas détourner les yeux devant les problèmes. Plusieurs impératifs à respecter : revoir drastiquement la politique sociale, faire renaître un attachement à la France, pays de culture latine, et à son histoire, promouvoir l’égalité des chances entre hommes et femmes et ne rien lâcher de ce qui concerne ces objectifs.
Plusieurs intervenantes éprouvent un sentiment d’impuissance face à cette situation de blocage progressif des institutions. Comme on n’a pas pu collectivement regarder en face l’évolution de la société, il y a de moins en moins de limites. Chacun n’a que des droits, le collectif peine à se construire. A la base de la démocratie se trouve l’élection de ses représentants par le peuple. Mais aujourd’hui, si certaines prises de position déplaisent, la fureur explose. L’Etat ne représente plus le respect de l’intérêt général, dépassé par le pouvoir des juges, par les blocages administratifs…. Avec ses 27 participants, l’Union Européenne fonctionne au ralenti : chacun revendique des droits au lieu de se fondre dans la communauté.
Par ailleurs, la position des partis dits de gouvernement est de plus en plus incohérente. L’épisode des retraites a précipité les évolutions et les fractionnements. L’orateur est bien placé pour en parler : il fut candidat dans les Yvelines aux dernières législatives… Une recomposition s’imposera probablement après les élections européennes.
En ce qui concerne l’ordre public, les textes répressifs existent : chaque délit ou crime est puni d’un éventail de sanctions selon sa gravité. L’avocat est là pour garantir les droits de son client, le juge des droits existe. Mais certains facteurs viennent ralentir, voire paralyser le système, notamment en termes de sanction/ répression/ réinsertion. On pourrait s’interroger sur les raisons qui justifient qu’en France, il n’existe qu’un seul type d’établissement pénitentiaire alors que les Etats-Unis en ont 5 et la Grande Bretagne 4. Souvent, la lourdeur de la procédure efface la portée réelle du jugement: après sa garde à vue, le délinquant passe devant le juge avant d’être mis en observation avec sursis à la décision. Les jeunes notamment interprètent cette bienveillance pour du laxisme.
Le pays a donc, besoin d’un choc d’autorité. Sécurité s’entend avec stabilité. Que cette dernière vienne à manquer, s’ouvre alors la voie vers les régimes autoritaires. Pour qu’il y ait un ordre juste avec un gouvernement bienveillant et altruiste, il faut restaurer, au préalable, du respect et une volonté de vivre ensemble.
Pour Thibault de Montbrial, restaurer l’autorité, c’est encore possible à condition de rester ferme sur les principes qu’il vient de rappeler dans les prochaines années.
Catherine DUMAS adresse de vifs remerciements à l’orateur pour l’intérêt et la sincérité de ses propos.
Le mardi 6 mai 2023, l’Association Femmes Débats Société recevait Thibault de MONTBRIAL
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